HUILE DE RINÇAGE
Huile fluide, généralement de nombre SAE 10 W, utilisée pour éliminer du circuit de lubrification des moteurs les produits insolubles de la combustion du carburant et de l'altération de l'huile (boues) qui n'ont pas été entraînés par la masse d'huile lors de la vidange.
Cette opération est nécessaire quand on utilise les huiles non détergentes, puisqu'elles laissent des dépôts. L'absence d'additifs et sa basse viscosité font qu'il est déconseillé d'utiliser cette huile en service normal, même pour parcourir de faibles distances.
Le rinçage s'effectue véhicule immobilisé en accélérant faiblement le moteur, de façon à réaliser le rinçage complet et le renouvellement total de l'huile. Avant l'apparition sur le marché des huiles détergentes, et de celles protégées contre l'oxydation, cette pratique était vivement recommandée à chaque vidange d'huile, pour des motifs évidents.
Aujourd'hui, l'utilisation d'huile de rinçage n'est plus indispensable, puisque les huiles détergentes actuelles pour moteur évitent la formation de produits de dégradation du lubrifiant. Cependant, elle trouve encore son emploi lorsque, par exemple, on veut adopter une huile non détergente, ou encore lorsque la durée de service de l'huile a été excessivement prolongée.
Pour effectuer un rinçage réellement complet du moteur, on peut effectuer une vidange supplémentaire après 100 à 200 km seulement en faisant tourner celui-ci au ralenti jusqu'à ce que tout le circuit soit vide.
On facilitera ainsi l'élimination des résidus qui ne peuvent pas être complètement emportés à basse température et, surtout, l'élimination de l'huile qui ne peut s'écouler habituellement par simple gravité, mais il faudra surveiller très attentivement l'écoulement de l'huile pour éviter des incidents au moteur.
Huile de graissage pour moteurs à indice de viscosité élevé.
L'unité de mesure de le viscosité à une température donnée est le degré Saybolt. Les nombres SAE sont des valeurs repères correspondant à des intervalles de degrés Saybolt. Ils ne donnent donc qu'une indication approximative.
Les huiles pour moteurs sont divisées en deux catégories : les huiles fluides, marquées du symbole W pour lesquelles le mesure se fait à - 18 °C et les huiles épaisses (SAE 20. 30, 40 et 50) pour lesquelles la mesure se fait à 99 °C. Pourtant, si l'on mesure une huile SAE 20 à - 18 °C, on remarque que sa viscosité est plus grande que celle d'une SAE 20. On met ici en évidence le principal inconvénient de la classification SAE, qui ne donne aucune indication sur les variations de viscosité quand la température augmente l'indice de viscosité.
De façon approximative, on peut dire que les huiles W conviennent pour des températures extérieures allant jusqu'à 10 °C, les SAE 20 et 30 pour des températures normales et la SAE 50 pour des températures extérieures supérieures à 40 °C.
Les huiles capables de rentrer dans les catégories SAE à la fois pour des températures de - 18 °C et de 99 °C sont dites multigrades ; on les désigne parles deux symboles (par exemple 20 W 50) qui correspondent aux valeurs extrêmes de viscosité minimale à froid et maximale à chaud.
On fait une distinction identique entre les huiles pour boites de vitesses et différentiels, qui conviennent à l'utilisation à des températures basses ou élevées : dans le cas de ces dernières. il faut en outre remarquer que bien qu'ayant un nombre SAE très élevé, elles sont caractérisées par des valeurs de la viscosité analogues à celles des huiles pour moteurs, dont elles différent par d'autres caractéristiques d'indice de viscosité, onctuosité, additifs...
L'indice de viscosité (en anglais : viscosity index improvers, ou, en abrégé, V.I.I.) étant une caractéristique liée à la nature du lubrifiant, en ce qui concerne les huiles minérales le raffinage seul ne permet pas au-delà d'un certain niveau sa réduction de variations en fonction de la température ; il est donc nécessaire pour l'améliorer d'avoir recours à des additifs spéciaux qui sont des produits chimiques de synthèse caractérisés par la propriété de donner à l'huile, vis-à-vis de la température, un comportement meilleur que celui d'une huile à indice élevé sans additif.
Tous ces produits ajoutés à l'huile la maintiennent suffisamment fluide à basse température, ce qui permet de démarrer sans difficulté par rapport à une huile de qualité SAE d'hiver (marquée de la lettre W).
Par la suite, lorsque le moteur atteint sa température normale, la viscosité augmente jusqu'à parvenir à celle d'une huile d'été.
Les huiles ordinaires, comme la SAE 20 W et la SAE 30, possèdent une unique qualité SAE, appelée en anglais grade ; c'est pourquoi, d'ailleurs, elles sont dénommées parfois unigrades.
De la même manière, une huile présentant des comportements différents à froid et à chaud sera appelée "multigrade". Dans ce cas, elle portera une indication comprenant deux nombres SAE accolés (par exemple, SAE 20 W 50), le premier caractérisant la viscosité à froid (indice W) et le second la viscosité à chaud.
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HUILE POUR AMORTISSEURS
Liquide utilisé dans les amortisseurs hydrauliques.
L'effet de freinage est obtenu en faisant passer l'huile à travers un ou plusieurs orifices calibrés. L'amortissement des oscillations dépend de la viscosité de l'huile (frottements internes), mais aussi des caractéristiques de construction de l'amortisseur. Ceux-ci sont en général plombés, ce qui exclut toute intervention. Dans un petit nombre de cas seulement (amortisseurs réglables), on peut faire varier la section de passage. L'huile requise doit rester en service le plus longtemps possible sans que ses caractéristiques varient par rapport à l'état d'origine.
Elle doit présenter les propriétés suivantes :
- Bonnes caractéristiques anticorrosives;
- Résistance élevée à l'oxydation ;
- Stabilité aux basses températures ;
- Résistance élevée au cisaillement (en anglais : shear) ;
- Faible agressivité à l'égard du caoutchouc ;
- Faible évaporation ; - Propriétés anti-émulsion élevées ;
- Bon pouvoir lubrifiant.
- Enfin, la viscosité de l'huile devra être aussi peu sensible que possible aux variations de pression enregistrées dans le corps de l'amortisseur.
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HUILES POUR BOÎTE DE VITESSES ET DIFFÉRENTIEL
Catégorie d'huiles utilisées pour le graissage des engrenages de la boîte de vitesses et du différentiel.
Elles sont susceptibles de supporter de fortes charges et des vitesses élevées (excellent pouvoir adhérent). Leurs qualités sont obtenues grâce à l'adjonction de nombreux additifs.
Comme pour les huiles moteur, il existe une classification SAE des huiles pour boîtes de vitesses (les normes sont d'ailleurs totalement différentes ; à titre d'exemple, une huile moteur SAE 50 correspondra à une huile boîte SAE 90, d'une viscosité comprise entre 2,2 et 3,4 degrés Engler ) et une classification API en fonction de leurs performances.
En ce qui concerne les boites pont (boîte et différentiel), adoptées sur les tractions avant ou les moteurs arrière, on choisit le lubrifiant qui satisfait aux exigences de graissage des engrenages les plus sollicités. Pour les moteurs avec réduction finale par couple cylindrique (solution typique des voitures à moteur transversal) il suffit d'une huile normale pour boîte de vitesses ou encore de la même huile que pour le moteur (par exemple pour la Mini et la Peugeot 104).
Dans le cas de couples coniques du type hypoïde, il est indispensable d'utiliser des lubrifiants avec additifs E.P, adaptés aux pressions spécifiques élevées qui règnent dans ces engrenages
HUILES POUR DEUX-TEMPS
Elles sont assez différentes de celles pour moteurs à quatre temps. Suivant le type de graissage, on distingue :
- Les huiles étudiées pour le graissage par mélange ;
- Les huiles étudiées pour le graissage forcé, donc avec un dosage automatique.
Compte tenu du très grand nombre de moteurs à deux temps qui sont alimentés par mélange, il est évident que les huiles du premier type sont les plus répandues.
Leurs principales caractéristiques sont la nature des constituants de base, la viscosité et le type de dosage.
Le mécanisme suivant lequel le lubrifiant se sépare du mélange une fois que celui-ci a été dosé par le carburateur et s'est vaporisé dans le courant d'air aspiré peut être rapproché d'une distillation.
Les hydrocarbures les plus légers et à volatilité élevée qui constituent l'essence se trouvent séparés des hydrocarbures plus lourds du lubrifiant.
Pour favoriser cette séparation et pour que les parties volatiles (qui servent pour la combustion) se trouvent bien séparées du lubrifiant (qui doit rester à l'état liquide pour remplir sa fonction), il faut une sélection soignée des constituants de base de ce dernier; c'est pourquoi on trouve toujours dans les huiles pour deux-temps une certaine proportion de bright-stock, c'est-à-dire de la partie la plus lourde des lubrifiants.
La viscosité a évidemment une grande importance tant pour le graissage proprement dit (après séparation de l'essence) qu'à cause de son influence sur la solubilité et la dispersion de l'huile dans l'essence lors de la phase de préparation du mélange.
Les huiles deux-temps du commerce ont généralement une viscosité SAE 20 à 30 et ne sont jamais multigrades.
Le dosage d'un lubrifiant doit satisfaire aux exigences suivantes :
- un bon pouvoir dispersif (maintenir les pistons et les segments propres) ;
- une résistance élevée à l'oxydation ;
- de bonnes propriétés antirouille ;
- une bonne solubilité dans les essences ;
- un pouvoir lubrifiant élevé (même en quantité limitée, l'huile doit bien protéger les pièces en mouvement) ;
- une limitation du pourcentage de cendres dans les résidus afin d'éviter des dépôts excessifs dans la chambre de combustion, sur les lumières d'échappement et dans le silencieux (calaminage) ;
- un choix et dosage des additifs de façon à ne pas laisser de résidus qui puissent empêcher l'allumage ou ralentir la vitesse de la flamme.
La réalisation de tous ces objectifs est loin d'être simple car beaucoup impliquent des solutions contradictoires (l'augmentation du pourcentage de certains additifs s'oppose avec la limitation des résidus laissés par le lubrifiant dans la chambre de combustion).
Ceci explique également la raison pour laquelle, dans les moteurs à deux temps, les huiles multigrades ne peuvent être utilisées, car les additifs qu'elles contiennent pour l'amélioration de l'indice de viscosité contribueraient à augmenter le pourcentage de résidus dans la chambre de combustion.
En ce qui concerne les huiles deux-temps destinées à des moteurs munis d'un distributeur automatique de lubrifiant, les problèmes de choix des additifs sont très simplifiés.
Dans ce cas, en effet, l'huile ne passe pas en solution dans l'essence et son pourcentage n'est plus constant, comme dans le mélange, mais varie avec le régime moteur en s'adaptant à la demande (par exemple 0,3 % au régime minimal et 4 % au régime maximal).
Il sera beaucoup plus facile de choisir des huiles de base et des additifs spéciaux capables d'assurer un bon graissage même avec des quantités d'huile limitées.